Qu’est ce que la sûreté ?

Face à l’évolution incessante des menaces, la sûreté s’impose comme une préoccupation essentielle pour les individus et les organisations. Les entreprises sont confrontées à divers risques susceptibles de compromettre leurs opérations, leur image et leur pérennité. Cependant, comprenons-nous véritablement la notion de sûreté ?

Au-delà d’un simple sentiment de protection, la sûreté représente un ensemble de mesures et de pratiques essentielles dans notre quotidien professionnel. 

Cet article vous propose d’explorer en profondeur ce qu’est la sûreté, ses fondements, et surtout, ce qui la distingue de la sécurité. Nous verrons aussi pourquoi elle constitue un enjeu stratégique pour toute organisation soucieuse de sa pérennité.

Qu'est ce que la sûreté
Sommaire

Qu'est-ce que la sûreté ? Définition et concepts fondamentaux

Origine et évolution du concept de sûreté

Le terme « sûreté » trouve ses racines dans le latin « securitas », qui signifie absence de soucis ou tranquillité d’esprit. Historiquement, la notion de sûreté a d’abord été associée à la protection des personnes et des biens contre les actes malveillants.

À travers les siècles, ce concept a considérablement évolué. D’une approche essentiellement réactive, basée sur la garde et la défense, nous sommes passés à une vision plus globale et préventive. Les premières formes organisées de sûreté remontent aux veilleurs de nuit du Moyen Âge qui patrouillaient dans les villes pour prévenir les incendies et les vols.

Par ailleurs, l’industrialisation puis la mondialisation ont progressivement transformé les enjeux de sûreté. De la simple protection des biens matériels, nous sommes passés à une approche intégrant la protection des données, des infrastructures critiques et même de la réputation.

Définition moderne de la sûreté

Aujourd’hui, la sûreté peut être définie comme l’ensemble des mesures visant à protéger les personnes, les biens et les informations contre des actes de malveillance. Elle implique une démarche proactive d’identification, d’évaluation et de traitement des risques intentionnels.

Les dimensions essentielles de la sûreté comprennent :

  • La prévention des actes malveillants (vols, agressions, sabotages…)
  • La protection des personnes, des installations et des informations sensibles
  • La dissuasion par des dispositifs visibles et des procédures adaptées
  • La détection rapide des incidents ou intrusions
  • La réaction appropriée face aux événements indésirables

Il me semble important de souligner que la sûreté n’est pas un état figé mais un processus dynamique. Elle requiert une adaptation constante face à l’évolution des menaces et des vulnérabilités.

Sûreté vs Sécurité : Comprendre les différences essentielles

Analyse comparative des concepts

La confusion entre sûreté et sécurité est fréquente, et pour cause : en anglais, un seul terme (« security ») recouvre souvent les deux notions. Pourtant, ces concepts présentent des différences fondamentales qu’il convient de clarifier.

Sûreté

Sécurité

Protection contre les actes intentionnels et malveillants

Protection contre les événements accidentels ou naturels

Fait face à des menaces délibérées (vol, vandalisme, terrorisme…)

Prévient les risques non intentionnels (incendies accidentels, catastrophes naturelles…)

Se concentre sur la prévention et la dissuasion

Met l’accent sur la conformité et les procédures

Pour illustrer cette différence, prenons l’exemple d’un immeuble de bureaux :

Les mesures de sûreté comprendront le contrôle d’accès, la vidéosurveillance ou les gardiens – tous destinés à empêcher des personnes mal intentionnées d’entrer. En revanche, les dispositifs de sécurité incluront les détecteurs de fumée, les issues de secours ou les plans d’évacuation, conçus pour protéger contre des dangers non intentionnels.

Complémentarité entre sûreté et sécurité

Bien que distinctes, sûreté et sécurité sont profondément complémentaires. 🔄 Leurs objectifs convergent vers la protection globale des organisations et des personnes. Dans la pratique, ces deux domaines s’entrecroisent constamment.

Par exemple, un système de contrôle d’accès relève principalement de la sûreté (empêcher les intrusions), mais contribue également à la sécurité en permettant d’évacuer efficacement un bâtiment en cas d’urgence et de savoir qui s’y trouve.

Cette complémentarité explique pourquoi de nombreuses entreprises adoptent désormais une approche intégrée, parfois appelée « sécurité globale ». Cette vision holistique permet d’optimiser les ressources et d’éviter les contradictions entre mesures de sûreté et de sécurité.

Cependant, il reste essentiel de comprendre les spécificités de chaque domaine pour déployer des solutions véritablement efficaces. Une confusion entre ces concepts peut mener à des failles importantes dans la protection d’une organisation. Pour s’assurer de la pertinence de votre dispositif, un audit de sûreté constitue souvent la première étape indispensable.

Antoine Genty

Fondateur Galpha

Après un cursus académique en sûreté et sécurité de 2014 à 2017, j’ai occupé un poste de Responsable Sûreté et Sécurité France de 2020 à 2023.

🔥 À mon compte depuis, j’accompagne les entreprises dans la sécurisation de leurs infrastructures !

Prenez rendez-vous avec moi pour échanger concernant votre projet de sûreté.

Les principes fondamentaux de la sûreté

La prévention comme pilier central

La prévention constitue sans doute l’élément le plus crucial d’une stratégie de sûreté efficace. Il s’agit d’anticiper plutôt que de réagir. 

Pour mettre en œuvre cette approche préventive, plusieurs méthodologies ont fait leurs preuves :

  • L’analyse des risques qui permet d’identifier les menaces potentielles selon leur probabilité et leur impact
  • Les audits de vulnérabilité qui examinent systématiquement les failles exploitables
  • La veille sécuritaire qui suit l’évolution des menaces dans l’environnement de l’entreprise

Ces démarches s’appuient sur divers outils comme les matrices de risques, les cartographies de vulnérabilités ou encore les scénarios de menaces. Par ailleurs, la prévention passe aussi par une culture de vigilance que l’organisation doit développer en son sein.

Évaluation et gestion des vulnérabilités

Une fois les risques identifiés, l’étape suivante consiste à évaluer méthodiquement les vulnérabilités. Celles-ci peuvent être physiques (accès non sécurisés), humaines (personnel non formé) ou organisationnelles (absence de procédures).

L’identification des points faibles s’effectue généralement par :

Des inspections sur site, l’analyse des incidents passés, des tests d’intrusion ou encore des enquêtes auprès du personnel. Ces évaluations doivent être régulières car les vulnérabilités évoluent avec le temps et les changements organisationnels.

La hiérarchisation des risques constitue ensuite une étape déterminante. Il serait inefficace – et souvent impossible financièrement – de traiter simultanément toutes les vulnérabilités. Une approche pragmatique consiste à classer les risques selon deux critères fondamentaux : leur probabilité d’occurrence et leur impact potentiel.

Niveau de risque

Caractéristiques

Approche recommandée

Critique

Haute probabilité et impact majeur

Traitement immédiat avec ressources prioritaires

Élevé

Probabilité moyenne et impact important

Traitement planifié à court terme

Modéré

Probabilité faible ou impact limité

Surveillance active et plans de mitigation

Faible

Probabilité très faible et impact mineur

Acceptation du risque avec surveillance périodique

Réponse et résilience face aux incidents

Malgré toutes les précautions, les incidents peuvent survenir. La capacité à y répondre efficacement détermine souvent l’ampleur des conséquences. Un protocole d’intervention bien défini permet de limiter les dégâts et d’accélérer le retour à la normale.

Ces protocoles doivent couvrir plusieurs aspects :

D’abord, la détection rapide grâce à des systèmes d’alerte performants. Ensuite, la qualification de l’incident pour déployer une réponse proportionnée. Puis, le confinement pour limiter la propagation des effets négatifs. Et enfin, la résolution suivie d’un retour d’expérience.

La résilience, quant à elle, va au-delà de la simple réponse. Elle concerne la capacité à maintenir ou rétablir rapidement les activités critiques. Cela passe notamment par :

  • Des plans de continuité d’activité (PCA) qui identifient les fonctions essentielles
  • Des solutions de repli comme des sites alternatifs ou des équipements de secours
  • Des exercices de simulation réguliers pour tester l’efficacité des dispositifs
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Applications concrètes de la sûreté en entreprise

Sûreté des installations et des biens

La protection physique reste le socle visible de toute stratégie de sûreté. Elle commence par une conception appropriée des locaux (principe de défense en profondeur) et se poursuit avec divers dispositifs de contrôle d’accès.

En matière de contrôle d’accès, on distingue généralement trois niveaux de vérification : ce que vous possédez (badge, clé), ce que vous savez (code, mot de passe) et ce que vous êtes (biométrie). La combinaison de plusieurs niveaux renforce considérablement l’efficacité du système. 🔐

Les systèmes de surveillance ont également beaucoup évolué ces dernières années. Au-delà de la vidéosurveillance traditionnelle, on trouve désormais :

Des caméras intelligentes capables de détecter des comportements suspects, des systèmes de détection périmétrique (infrarouge, fibre optique, etc.), des drones de surveillance pour les sites étendus… Ces technologies gagnent en efficacité grâce à l’intelligence artificielle qui améliore la détection tout en réduisant les fausses alertes.

Sûreté des personnes

La protection du personnel constitue un enjeu primordial, tant pour des raisons éthiques que légales. Cette dimension de la sûreté concerne aussi bien les collaborateurs que les visiteurs ou les prestataires présents sur site.

Quelques exemples de mesures couramment déployées :

  • Formation du personnel aux procédures d’urgence
  • Systèmes d’alerte discrets pour signaler une menace
  • Accompagnement des visiteurs dans les zones sensibles
  • Protection rapprochée pour certains collaborateurs exposés

La gestion des situations d’urgence nécessite des procédures claires et des exercices réguliers. Il n’est pas rare de voir des cas où les plans d’évacuation ou de confinement sont rarement testés, ce qui peut compromettre leur efficacité le jour J.

Sûreté de l'information et des données

À l’ère numérique, la protection des informations est devenue un volet incontournable de la sûreté. Les cybermenaces ne cessent d’évoluer en sophistication, ciblant tant les infrastructures informatiques que les données sensibles.

La protection contre ces menaces implique plusieurs couches de défense :

D’abord les mesures techniques comme les pare-feu, antivirus, systèmes de détection d’intrusion. Ensuite les contrôles d’accès logiques avec authentification forte. Et surtout, la sensibilisation des utilisateurs, souvent considérés comme le maillon faible de la chaîne.

La sécurisation des informations sensibles va cependant au-delà du seul domaine numérique. Elle concerne aussi les documents physiques, les conversations confidentielles ou encore les présentations publiques. Une approche globale est donc nécessaire pour garantir la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des informations stratégiques.

Il semble que de plus en plus d’entreprises adoptent le principe de « défense en profondeur », multipliant les barrières de protection plutôt que de compter sur une solution unique. Cette stratégie s’avère particulièrement pertinente face à des menaces de plus en plus sophistiquées et persistantes.

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Cadre légal et réglementaire de la sûreté

Obligations légales des entreprises

En matière de sûreté, le cadre juridique peut sembler complexe. Il combine des textes généraux sur la responsabilité de l’employeur et des dispositions spécifiques selon les secteurs d’activité.

Parmi les textes fondamentaux, on retrouve notamment :

  • Le Code du travail qui impose à l’employeur une obligation générale de sécurité
  • Le Code civil avec ses articles relatifs à la responsabilité
  • Des réglementations sectorielles comme celles concernant les établissements recevant du public

La responsabilité des dirigeants mérite une attention particulière. En cas d’incident grave, leur responsabilité personnelle peut être engagée, surtout s’il est démontré qu’ils n’ont pas pris les mesures préventives appropriées.  

Normes et certifications en matière de sûreté

Au-delà des obligations légales des entreprises, plusieurs référentiels permettent de structurer une démarche de sûreté efficace. Ces standards offrent un cadre méthodologique précieux, particulièrement pour les organisations qui débutent leur réflexion sur le sujet.

Les principaux référentiels incluent :

La norme ISO 28000 sur les systèmes de management de la sûreté pour la chaîne d’approvisionnement, l’ISO 27001 pour la sécurité de l’information ou encore les MASE-UIC dans le secteur industriel. Ces référentiels varient selon les secteurs mais partagent une approche par les risques.

La conformité à ces standards présente plusieurs avantages tangibles :

Réduction des primes d’assurance, amélioration de l’image de marque, avantage compétitif lors des appels d’offres et, bien sûr, diminution des incidents. Mais au-delà de ces bénéfices, c’est souvent l’amélioration organisationnelle induite par la démarche qui crée le plus de valeur.

À retenir :

La sûreté, c’est crucial pour protéger votre entreprise des mauvaises surprises et assurer son bon fonctionnement. Nous avons vu ensemble ce qu’est la sûreté, comment elle se distingue de la sécurité, ses bases et comment elle s’applique. Les menaces changent tout le temps, donc il faut rester vigilant et s’adapter, pour que la sûreté devienne un atout pour vous.

Au fait, où en est la sûreté chez vous ? Vous connaissez vos points faibles ?

Si vous voulez un diagnostic et un audit sur mesure, contactez les experts Galpha pour sécuriser votre entreprise sur le long terme.

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